Les hommes homosexuels interdits de dons du sang

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Homosexualité et dons du sangLa Haute Autorité de lutte contre les discriminations et l’égalité (Halde), toujours si prompte à réagir, ne devrait pas manquer de protester auprès de Roselyne Bachelot, ministre de la santé, concernant un arrêté qu’elle vient de signer sur les dons du sang (arrêté du 12 janvier 2009 fixant les critères de sélection des donneurs de sang, paru au Journal officiel du 18 janvier 2009). En raison de leur orientation sexuelle et des suspicions pesant sur leur état de santé, les homosexuels masculins continuent à être exclus des donneurs de sang. Un « homme ayant eu un rapport avec un homme » est une contre-indication au don.

Les raisons de cette discrimination sont expliquées par la ministre de la santé sur le site du journal Libération où elle évoque les risques liés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : « D’abord, il y a une période muette de plusieurs jours, entre le moment où la personne a été en contact avec le virus et le moment où le virus circule dans le sang et donc devient détectable. Ce qui pose un vrai problème. Ensuite, les données épidémiologiques sont incontestables : entre 10 et 18 % des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage est de 0,2 % pour les hétérosexuels. »

Les propos de Roselyne Bachelot laissent songeur, car la « période muette » qui pose « un vrai problème » n’est pas propre aux homosexuels. Faut-il comprendre que les risques liés aux dérivés sanguins ne sont toujours pas maîtrisés et que les autorités sanitaires en sont conscientes ? Les médecins doivent-ils prendre en compte cette période muette lorsqu’ils réalisent un acte, en particulier chirurgical, et que le patient est un homme homosexuel ? Ces débats, que l’on croyait d’un autre âge, doivent-ils être relancés puisque la ministre parle d’avis d’experts ? Aurait-on menti jusque-là au grand public pour éviter le rejet d’une population ayant de possibles comportements à risques ? Roselyne Bachelot fait aussi un parallèle entre les risques liés à la maladie de la vache « folle » et ceux liés aux homosexuels pour ce qui est des dons de sang… Humour ? Provocation ? Maladresse ? Il est certain qu’il est plus facile pour le ministère de la santé de communiquer sur le lavage des mains des personnels de santé que sur les risques liés au virus du sida…

 

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Commentaires (2)

  • Bruno

    |

    Roselyne BACHELOT où comment stigmatiser un peu plus une partie de la population qui n’avait pas vraiment besoin de ça.

    Rejoignez nous sur la Place de la Comédie à Montpellier ce jeudi 12 février 2008 pour manifester contre cette mesure discriminatoire prise par le Gouvernement français.

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  • bens985

    |

    Il y a eu un sujet dans le magazine de la santé aujourd’hui.

    Si on a pas les moyens de dépister le VIH, ça veut dire que le sang qu’on prélève et qu’on donne n’est pas fiable.

    Si on peut dépister le VIH dans le sang ça veut dire qu’il n’existe aucune raison d’interdire le don du sang aux homosexuels.

    Dans les 2 cas, il existe une omission. C’est grave quand même, non?

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