La santé mentale du Parlement européen

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Santé mentale en EuropeLe parlement européen a adopté une résolution sur la santé mentale en Europe le 19 février 2009. Ce texte repose sur de nombreux travaux, dont le « pacte européen pour la santé mentale et le bien-être » de juin 2008, et sur 26 considérations, comme celle expliquant « que la santé mentale et le bien-être sont au cœur de la qualité de vie des personnes et de la société et qu’ils constituent un facteur clé pour la réalisation des objectifs de l’Union européenne dans le cadre de la stratégie de Lisbonne et de la stratégie de développement durable révisée et considérant que la prévention, le diagnostic précoce, l’intervention et le traitement des troubles mentaux permettent de limiter considérablement leurs conséquences individuelles, économiques et sociales ».

Cette question méritait que le Parlement s’y intéresse puisqu’il estime que les problèmes de santé mentale ont coûté 436 milliards d’euros à l’Union en 2006, sachant que ce chiffre est vraisemblablement sous-estimé. Des inégalités importantes existent entre et dans les États membres dans ce domaine, il convient donc d’agir, d’autant que le vieillissement de la population de l’Union augmente la fréquence des troubles neurodégénératifs ce qui va aggraver la situation actuelle si rien n’est fait. Le Parlement souhaite sensibiliser les professionnels du secteur de la santé, mais aussi dans des groupes cibles tels que les parents, les enseignants, les prestataires de services sociaux et judiciaires, les employeurs, les soignants, et surtout le grand public aux problèmes de santé mentale.

Malheureusement, à la lecture de cette résolution, on voit vite la portée limitée qu’elle peut avoir. Elle « invite », « demande » et « encourage » les États membres à se donner les moyens de progresser à ce sujet. Optismisme immodéré quand on sait que des États n’ont pas encore adopté la résolution des Nations unies pour « La protection des personnes atteintes de maladies mentales et l’amélioration des soins de santé mentale » (46/119), élaborée par la commission des Nations unies pour les droits de l’homme et adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1991 ? Le problème est épineux et on le comprend quand on voit le Parlement demander à des États membres « de définir, pour la santé mentale, des dispositions législatives modernes qui soient conformes aux obligations internationales en matière de droits de l’homme – égalité et élimination des discriminations, inviolabilité de la vie privée, autonomie, intégrité physique, droit à l’information et à la participation ».

D’autres axes de travail sont évoqués, comme la prévention de la dépression et du suicide ; une prise de conscience de la jeunesse et des enseignants ; une action sur la santé mentale au travail. Il faut espérer que toutes ces propositions ne feront pas perdre la tête aux élus nationaux…

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Commentaires (3)

  • parisurquoi

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    Bonjour
    Recemment un livre a dévoilé(le troisième il me semle)une façon bien établie de fire penser à la population que l’on serait de plus en plus malades mentalement(campagne sur la dépression etc…) et l’implication des firmes pharmaceutiques qui financent de tels campagnes(sic!).
    Ce livre-ci est également intéressant…
    Bonne lecture
    Amicalement

    http://www.booksmag.fr/magazine/g/on-lance-de-nouvelles-maladies-comme-on-lance-une-marque-de-jeans.html

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  • cyraud

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    C’est une bonne démarche de réguler, à l’échelle européenne, les dépenses liées à la santé mentale : bravo à cette initiative.
    Attention, néanmoins, à la prévention et à l' »étiquetage » des enfants et adolescents, dès l’école maternelle.
    Attention aux abus psychiatriques qui remplissent les caisses des psychiatres et des laboratoires pharmaceutiques qui ont tout intérêt à ce que les troubles mentaux soient catalogués en « maladies mentales » même si le terme « maladie » est complétement contestable !

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  • Dodolenfando

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    Une réglementation, oui, cela semble nécessaire au vu des conditions acuelles de détention dans les hopitaux psychiatriques, il serait bon que l’on se penche sérieusement sur la question, avec plus d’humanité et plus d’éthique. En effet, qui a un droit de regard sur le travail des professionnels de la santé mentale ? On a parfois l’impression que tout est permis à un psychiatre d’où des abus possibles.

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