Étiquette d’information, couverture médiatique et mauvaise graisse : un effet temporaire

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Étiquettes, aliments, obligations légales et santéLes lois sur l’étiquetage des aliments évoluent régulièrement. Ces dernières années, il est de bon ton de répondre aux inquiétudes des associations de consommateurs en obligeant les fabricants à mettre plus d’informations sur les étiquettes de leurs produits. Les médias s’en font l’écho à chaque nouvelle décision. Les margarines hydrogénées (graisses trans), plus ou moins faciles à tartiner à température ambiante et tolérant les hautes températures ont remplacé petit à petit le beurre, surtout dans les aliments transformés pour des raisons industrielles et économiques. De plus, la mauvaise réputation des graisses saturées, censées favoriser les maladies cardio-vasculaires, a permis à ces graisses insaturées hydrogénées de s’imposer. Malheureusement, au fur et à mesure de leur utilisation, ces graisses trans se sont révélées plus toxiques encore que les graisses saturées.

En janvier 2006, aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a décidé que les étiquettes donnant les informations nutritionnelles sur les produits alimentaires afficheraient la teneur en graisse trans par portion. Il n’y a pas eu d’action gouvernementale de sensibilisation sur les graisses trans puisqu’il était prévu que la politique entre en vigueur, mais la couverture médiatique a suffi à faire prendre conscience aux consommateurs qu’il était important de faire attention lors de l’achat de denrées alimentaires. Une étude, publiée en avril 2009 dans la revue américaine de médecine préventive (American Journal of Preventive Medicine), réalisée par des universitaires, a évalué dans quelle mesure la couverture médiatique avait influencé les ventes de produits contenant des graisses trans, entre décembre 2004 et juin 2007, soit avant et après que les nouvelles contraintes d’étiquetage entrent en vigueur.

C’est une importante chaîne d’épiceries du comté de Los Angeles qui a fourni les chiffres des ventes des produits contenant des graisses trans. Les données relatives à la couverture médiatique proviennent d’instituts spécialisés. Des tests statistiques ont été effectués pour mesurer l’effet de la couverture médiatique sur le volume hebdomadaire des ventes de ces produits sur la période étudiée tous magasins confondus.

Les effets de la couverture médiatique ont été ressentis de manière significative pour deux des sept produits contenant des graisses trans avant que les nouvelles étiquettes ne deviennent obligatoires. Six de ces sept produits ont vu leurs ventes diminuer au moment où les mentions sur les étiquettes ont changé. Cette baisse a duré une semaine avant de s’estomper au fil du temps.
L’étude conclut que faire porter de nouvelles mentions sur les étiquettes des produits alimentaires, y compris en parallèle d’une campagne d’information dans les médias, n’a qu’un effet à très court terme et ne permet pas de faire changer les habitudes d’achat durablement, au moins concernant les produits contenant des graisses trans.

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Commentaires (1)

  • Chiara

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    En décembre 2006, le maire de New York a interdit les acides gras trans artificiels dans les restaurants de la ville. En Californie cette interdiction sera également effective en 2010 dans les restaurants et en 2011 dans les produits de boulangerie (les acides gras trans conservent leur moelleux aux pains, viennoiseries, pain de mie et empêchent le développement des moisissures)

    En France il n’y a pas d’obligation de mentionner la teneur en acide gras trans sur un produit, sauf si la teneur dépasse un certains seuil, le terme « matière grasse hydrogénée » désigne les acides gras trans sur une étiquette de produit alimentaire.
    Il y aurait urgence à interdire les acides gras trans industriels dans les produits alimentaires. En effet, un excès de consommation d’acides gras trans augmente le risque cardio-vasculaire, certains cancers, l’obésité, et par voie de conséquence le diabète de type 2.
    Les acides gras trans augmentent le tissu adipeux intra abdominal, qui est un tissu endocrine puisqu’il sécrète des cytokines et adipocytokines. L’augmentation de ce tissu adipeux viscéral joue un rôle fondamental dans le métabolisme énergétique, il favorise notamment le diabète de type 2 en raison des modifications métaboliques qu’il suscite.
    Pour lutter contre l’obésité, les spécialistes de la nutrition sont unanimes, il faut supprimer de notre alimentation les produits industriels, transformés, c’est le seul message à faire passer aux consommateurs, il a le mérite d’être clair et sans ambiguité.
    250 grs de margarine ( riche en acides gras trans, conservateurs et colorants) sont vendus plus cher que 250 grs de beurre bio….
    🙂

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