Collégiens et lycéens : pas tentés par la vaccination contre la grippe A(H1N1)

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Vaccination contre la grippe A(H1N1) à l'écoleLuc Chatel, ministre de l’éducation nationale, a reconnu le 3 décembre 2009 que seuls 10 % des collégiens et lycéens demandent à être vaccinés contre la grippe A(H1N1). Des dispositions exceptionnelles ont pourtant été prises au sein des établissements scolaires pour immuniser les enfants et les adolescents depuis une semaine, mais rien n’y fait. Bien que les parents aient été sollicités, on est bien loin de l’engouement de la population pour cette vaccination présenté par les journaux télévisés, les grandes stations de radio et le ministère de la santé. Le ministre semble déçu par ce manque de participation à ce volet de la campagne de vaccination gouvernementale. Il reste de nombreuses doses de vaccins à écouler et il semble regretter que les parents ne fassent pas preuve de meilleure volonté pour rentabiliser l’opération.

Comment ne pas s’étonner que le ministre en appelle aux parents plutôt qu’aux collégiens et aux lycéens eux-mêmes ? Le code de la santé publique, dans son article L 1111-2, prévoit que « toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé » et que les mineurs ont le droit de recevoir eux-mêmes une information et de participer à la prise de décision les concernant, d’une manière adaptée à leur degré de maturité. L’article L 1111-4 stipule, quant à lui, que « toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concernant sa santé » et que « le consentement du mineur ou […] doit être systématiquement recherché s’il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision ». Rien n’oblige donc un lycéen à suivre la décision prise par ses parents en matière de vaccination contre la grippe A.

Il est tentant de mettre cette mauvaise volonté à se faire vacciner des collégiens ou des lycéens sur leur manque de maturité ou sur leur esprit rebelle, mais les explications sont peut-être ailleurs. Ces jeunes, souvent à la pointe des nouvelles technologies et mieux formés aux langues étrangères, n’ont pas les mêmes sources d’information que leurs aînés. La diversité et la disponibilité des sources auxquelles ils ont accès tendent à les rendre moins sensibles à un discours officiel ou commercial, relayé par les médias grand public, et à développer leur esprit critique.
Le développement de l’Internet et un accès plus facile à des informations objectives n’influencent pas seulement le jugement des adolescents. Si quelques enseignants sont inquiets pour leur propre santé et refusent même de faire cour de peur que la grippe ne leur soit transmise par leurs élèves, d’autres professeurs, ainsi que de nombreux parents et des élus trouvent excessives les mesures prises en cas de simple suspicion de grippe A(H1N1) au sein des établissements et tentent de s’y opposer. D’autres s’interrogent sur le fait que la Pologne ait refusé le vaccin ou que les professionnels de santé n’appellent pas massivement à participer à la campagne de vaccination ou remettent en doute le bien-fondé d’une action de masse.

Tags :, , , , , , , , , , , , ,

Trackback depuis votre site.


Commentaires (3)

  • NOURATIN

    |

    Vous savez,très généralement les enfants détestent les piqûres.Et effectivement il leur suffit d’aller sur le net pour trouver des tas de bonnes raisons de ne pas se faire vacciner et même de
    convaincre leurs parents, voire leurs profs.
    J’ajoute qu’à leur âge une bonne grippe ne me faisait pas peur. Elle portait au contraire la promesse d’une bonne semaine de glandouille bien au chaud, le bonheur, quoi…
    J’ai encore écrit des âneries, n’est-ce pas?

    Répondre

  • Vincent

    |

    Selon les media suédois du 7 déc, la ministre de la Santé polonaise a saisi oralement la Suède fin novembre pour demander à acheter « secrètement » des vaccins anti-grippe A. Cette démarche a été depuis officialisée par un courrier écrit de gouvernement à gouvernement. La Suède ne souhaite pas vendre son stock tant que tous les Suédois ne sont pas vaccinés et a donc refusé …

    Donc que tous ceux qui citent la Pologne à l’appui de leur position anti-vaccin soient plus circonspects !

    Répondre

  • Carabin

    |

    Il y a une grosse différence entre être anti-vaccin et refuser des vaccins insuffisamment testés, pour lesquels les laboratoires préfèrent que le gouvernement engage sa responsabilité si des effets indésirables graves apparaissaient, pour une grippe dont la mortalité est bien plus faible que celle de la grippe saisonnière…
    L’alarmisme et la propagande provaccinale pour servir des intérêts économiques sont tout aussi détestables que l’anti-vaccination primaire.
    De plus, les informations suédoises sont vraiment parcellaires et mériteraient une confirmation officielle.

    Répondre


Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.