Faut-il instaurer une mobilité des praticiens hospitaliers pour pallier le déficit des hôpitaux périphériques ?

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique sondage

Alors que le projet de loi portant réforme de l’hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires (HPST) prévoit une taxe pour les médecins libéraux installés refusant d’exercer une partie de leur temps dans des régions considérées comme déficitaires en praticiens, pourquoi ne pas imaginer obliger les praticiens hospitaliers des centres hospitalo-universitaires (CHU) ou des grands centres hospitaliers régionaux (CHR) à effectuer des vacations dans les hôpitaux des zones difficiles ou les centres hospitaliers de petite taille qui ont du mal à recruter ?


Le problème de démographie médicale ne touche pas seulement le secteur libéral. Des hôpitaux ont eux aussi de grandes difficultés à trouver des praticiens hospitaliers (PH). Les CHU et les grands CHR, de par l’attrait que peut représenter l’environnement dans lequel ils se situent ou de par les équipements dont ils disposent et la charge de travail répartie sur plusieurs médecins, ne doivent que plus rarement faire face à ce problème. Tout comme pour la médecine libérale, il existe une inégalité dans le choix des médecins hospitaliers de leur lieu d’exercice.Les praticiens hospitaliers obligés d'exercer à la campagne

Les Français sont pourtant attachés à leurs hôpitaux de proximité et s’insurgent régulièrement contre la reconversion des centres hospitaliers des petites villes de province en maison de convalescence ou de retraite faute de pouvoir assurer un service public répondant à des critères de sécurité. Des agglomérations de taille moyenne disposant d’un centre hospitalier et d’équipements de qualité ont du mal à recruter des praticiens pour assurer la continuité des soins dans de bonnes conditions. Ils font appel à des médecins ayant bien souvent été formés à l’étranger et ne disposent pas toujours de référents pour conseiller ces praticiens qui se sentent parfois bien seuls.

Même si les praticiens des centres hospitaliers universitaires et des grands CHR ont déjà un emploi du temps bien chargé, pourquoi ne pas imaginer qu’une partie de leur temps soit consacrée à travailler dans les hôpitaux ruraux ou les hôpitaux des zones difficiles ? Sans aller jusqu’à imposer une taxe à ses salariés de l’hôpital publique s’il refuse de le faire, pourquoi ne pas imposer à ces PH d’aller effectuer des vacations à la campagne ou dans les hôpitaux des banlieues sensibles ? Pourquoi ne pourrait-on consulter un professeur que dans un CHU ?
Si les pouvoirs publics estiment qu’il est possible aux médecins libéraux d’assurer la continuité des soins dans ces régions délaissées, pourquoi ne pas considérer que le service public ne puisse en faire autant ?

Des PH n’hésitent pas à se prononcer en faveur de la suppression de la liberté d’installation des médecins libéraux dans l’intérêt des populations, selon eux. Ils devraient être les premiers à envisager une telle évolution de leurs conditions de travail dans un même esprit de service rendu aux patients. Sans parler des économies potentielles pour l’assurance-maladie qui n’aurait plus à prendre en charge les transports systématiques des patients vers les grands centres hospitaliers, surtout dans le cadre des affections de longue durée.
Un tel projet présenterait de nombreux obstacles législatifs, mais avoir l’opinion des professionnels et du grand public sur cette question peut être intéressant.

 

Êtes-vous pour une mobilité des praticiens hospitaliers pour pallier le déficit des hôpitaux périphériques ?

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