Vaccination contre la grippe A : une union régionale de médecins libéraux entre en résistance

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Alors que des questions se posent quant à la transparence des contrats signés avec l’industrie ou sur l’indépendance des experts ayant conseillé les autorités de santé sur le choix des vaccins contre la grippe A(H1N1), sur la politique vaccinale face à la pandémie et sur le nombre de doses à acheter, c’est de l’île de la Réunion, où le virus a déjà frappé, que viennent des signes de résistance. Il n’est pas question de résistance au Tamiflu ou au virus, mais bien d’un esprit de désobéissance, mûrement réfléchi, aux directives données par l’ordre national des médecins et par les tutelles quant à la campagne de vaccination.

L’Union régionale des médecins libéraux de l’île de la Réunion explique clairement en ligne son opposition à la vaccination de masse dans un message d’information dont Droit-medical.com a obtenu le droit de reproduction.


Non à la vaccination de masse contre la grippe A(H1N1) !

 

L’Union Régionale des Médecins Libéraux de La Réunion (URML) s’oppose à la vaccination de masse telle qu’elle a été programmée à la Réunion par les pouvoirs publics. L’URML relève que cette vaccination est controversée dans les milieux scientifiques et les organisations compétentes aussi bien dans son utilité que de son innocuité (cf calendrier vaccinal inversé par rapport aux recommandations de l’OMS), d’autant que le pic épidémique est derrière nous.

À quoi sert le parcours de soins qui a été mis en place depuis 2005 si à la moindre alerte sanitaire, le médecin traitant est mis hors circuit (information, respect des contres indications et surveillance des éventuels effets indésirables) ?

Par ailleurs, cette campagne génère un coût exorbitant (combien de milliards ?) par rapport au bénéfice attendu.

Pour toutes ces raisons, l’Union Régionale des Médecins Libéraux de La Réunion est opposée au plan vaccinal actuel décidé par les autorités sanitaires et publiques de la Réunion.

URML de La Réunion,
AGE du mardi 27 octobre 2009


Cette position rejoint celle du conseil de l’ordre des médecins généralistes allemands et montre que les positions prises par les autorités en s’appuyant sur l’avis d’ “experts”, ayant souvent des liens étroits avec l’industrie, sont loin de refléter l’expérience des médecins de terrain. Ce clivage est suffisamment marqué pour que de plus en plus de professionnels de santé, médecins ou non, affirment vouloir prendre le contre-pied des recommandations officielles. Ils agissent dans ce qui leur semble être l’intérêt des patients, comme la loi et leur esprit de la déontologie le leur demandent. Cette attitude ne va pas manquer de surprendre les autorités de santé habituées depuis plusieurs années à faire fi du libre arbitre des praticiens et à leur imposer des recommandations ou des contraintes tendant à faire disparaître les libertés à la base de la pratique médicale sans être confrontées à une véritable opposition grâce à un manque de cohésion de la profession savamment entretenu. Reste à savoir comment les patients, soumis à une pression médiatique qui pourrait s’intensifier, réagiront aux réticences de ceux qui sont censés les vacciner.

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Commentaires (2)

  • NOURATIN

    |

    Si j’ai bien compris, les médecins généralistes se plaignent essentiellement d’être contournés dans
    le processus de vaccination et du coup, sans doute, d’un potentiel manque à gagner…
    Moi je veux bien mais je ne vois toujours pas les raisons scientifiques qui s’opposeraient à cette
    fameuse vaccination. Je vois, en revanche, qu’aux Etats-Unis on fait la queue pour se faire vacciner et qu’on se plaint de l’insuffisance du stock prévu par les autorités sanitaires.
    Vérité en deça de l’Atlantique,erreur au delà?

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  • Carabin

    |

    Les États-Unis n’utilisent que des vaccins sans adjuvant, tout l’inverse de la France…

    Et vous avez mal compris : la plupart des médecins français, tout comme leurs collègues allemands ou d’autres pays de par le monde, s’opposent à la vaccination de masse, ils ne demandent pas à la pratiquer à leur cabinet !
    Et ce sont les pouvoirs publics qui ont imposé aux patients le médecin traitant et le parcours de soins, idée qui a d’ailleurs montré ses limites en Angleterre depuis bien longtemps…

    Lisez des articles en anglais sur des sites comme le BMJ ou le New england journal of medicine et vous comprendrez peut-être pourquoi les médecins ne sont pas tentés de vacciner les patients… En plus, il y a de quoi être heureux du retard pris par l’industrie, car sinon on aurait eu droit à deux injections de vaccin, alors que l’organisation mondiale de la santé vient de reconnaître qu’une seule était nécessaire (si on choisit de vacciner). Dommage pour les 94 millions de doses achetées par la France ! Roselyne Bachelot a déjà dit qu’on allait pouvoir revendre le surplus. Elle est drôle notre ancienne visiteuse médicale ;D

    Libre à vous de vous faire vacciner, n’hésitez pas ! Mais laissez aux autres la possibilité de ne pas être des moutons…

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