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Les Écossais sont payés pour arrêter de fumer

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique Evolution

Le NHS écossais paye les fumeurs pour arrêter.Qui a dit que les Écossais étaient radins ? En Écosse, le National Health Service (NHS) offre 12,50 livres sterling, soit 13 euros, par semaine aux fumeurs pour arrêter le tabac. Cette campagne, appelée Quit4u, est menée à Dundee, ville de 150 000 habitants du nord-est de l’Écosse. Elle cible les personnes vivant dans les zones défavorisées de la ville, où les taux de tabagisme sont élevés et l’arrêt du tabac peu fréquent. Ce projet-pilote doit durer deux ans et permettre de savoir si des incitations financières sont efficaces sur une telle population, si l’on en croit l’article de Bryan Christie, publié dans la version électronique du British Medical Journal le 27 mars 2009.

L’argent sera crédité sur une carte électronique qui peut être utilisée dans les supermarchés afin d’acheter des produits alimentaires. Heureusement, il ne semble pas possible d’acheter de l’alcool. Cette prime sera versée pendant 12 semaines aux personnes qui acceptent d’arrêter de fumer dans le cadre de cette campagne. Ces volontaires devront se rendre chaque semaine chez leur pharmacien pour passer des tests respiratoires servant à mesurer le taux de monoxyde de carbone présent dans leur organisme afin de prouver qu’ils s’abstiennent bien de fumer.
Le NHS du Tayside, qui mène cette étude en collaboration avec le gouvernement écossais, espère que 1 800 fumeurs répondront à l’appel. Elle table sur un taux de réussite de 50 % chez ces volontaires grâce à cette récompense hebdomadaire. Ce programme pilote d’une durée de deux va, à terme, coûter 540 000 livres sterling (583 000 euros). Si, comme prévu, 900 personnes arrêtent de fumer, le coût moyen par personne aura été de 600 livres sterling, soit 647 euros.

La ministre de la santé écossaise, Shona Robison, pense que c’est de l’argent bien dépensé s’il peut aider les gens à être en meilleure santé et réduire le coût de la prise en charge par les services de santé de maladies liées au tabagisme. « La chose la plus importante que chacun puisse faire pour améliorer sa santé, c’est d’arrêter de fumer. C’est un projet novateur, dont je suivrai les résultats avec intérêt pour voir si des leçons peuvent en être tirées pour le reste de l’Écosse », a-t-elle dit.
Le NHS du Tayside a déjà constaté par le passé que des incitations financières peuvent être efficaces grâce à des études sur des populations cibles de petite taille. Give it up for Baby est un programme qui a encouragé les femmes enceintes à arrêter de fumer, par exemple. Le programme Quit4u a été développé en partenariat avec les communautés qu’il cherche à aider. Il a été demandé aux membres de la population cible ce qui, selon eux, serait la récompense la plus efficace pour les encourager à stopper le tabac et ce sont les produits alimentaires qui ont obtenu le plus grand nombre de suffrages

Le directeur adjoint de la santé publique du NHS du Tayside, Paul Ballard, a déclaré : « Bien que les services de sevrage tabagique fonctionnent bien, nous savons que nous devons faire plus pour nous attaquer à ce problème. C’est pourquoi nous avons tenu à travailler avec les communautés locales pour trouver les moyens qui, selon eux, vont les aider à changer leur comportement en matière de santé.
Notre but avec cette initiative est que ces gens qui, autrement, auraient continué à fumer et auraient développé une maladie cardiaque ou un cancer, cessent de fumer. Nous croyons que grâce à cette prime, un changement dans la santé de ceux qui ont le plus besoin pourra se produire. »

Il semble indispensable de trouver de nouvelles pistes pour amener les citoyens à arrêter le tabac. Une étude réalisée par l’Union européenne (UE), publiée en mars 2009, rappelle que le tabac est la principale cause de décès évitables au sein de l’Union. Il représente plus d’un demi-million de décès chaque année dans l’UE. On estime que 25 % de tous les décès par cancer et 15 % de tous les décès dans l’Union pourraient lui être attribués. Ce sondage à propos du tabac montre que 3 Européens sur 10 fument. 14 % de non-fumeurs sont victimes du tabagisme passif à domicile quasiment tous les jours. Cette étude recense 42 % de fumeurs en Grèce, 34 % en France et 28 % au Royaume-Uni. Réussir à diviser par deux ces chiffres grâce à une prime pourrait signifier d’importantes économies de santé.

Démarche utopique ? Pas vraiment. Au regard d’une étude réalisée aux États-Unis et publiée en février 2009 par Kevin G. Volpp dans le New England Journal of Medicine, une incitation financière est efficace dans un tel cas, même dans une population loin d’être défavorisée. Des primes au sevrage tabagique, versées à des employées d’une grande firme internationale, ont permis d’augmenter de façon très significative le nombre de fumeurs se libérant du tabac.

Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que tous ces espoirs ne partent pas en fumée.

Le National Health Service ou NHS

Écrit par Bertrand Hue le . Dans la rubrique Variations

Il n’y a pas un, mais des NHS. Ce n’est pas moins de quatre systèmes de soins indépendants qui composent le National Health Service outre-Manche. Impliqué dans l’organisation des soins, comme dans la prise en charge de ces derniers, le NHS est un acteur majeur du système de santé au Royaume-Uni.