La France manque de sang !

Écrit par Droit-medical.com le . Dans la rubrique La parole à...

Marie-Claude Bourboul est médecin à l’Établissement français du sang du Rhône. Elle est actuellement, comme quasiment tous ses confrères de l’Hexagone, confrontée à la baisse des prélèvements en raison des nouvelles contraintes législatives, alors que les demandes en produits sanguins et dérivés sont toujours aussi fortes. Au moment où l’âge des donneurs vient de passer à 70 ans au lieu de 65 et où le nombre maximum de dons par an de 20 à 24, elle a accepté de répondre aux questions de Droit-medical.com et nous l’en remercions.

Droit-medical.com – Y a-t-il des aspects de la réglementation qui vous gênent dans votre travail ? Ou au contraire qui vous permettent de mieux travailler qu’avant ?

M-C. Bourboul – En 2000, un changement très important au niveau de l’organisation des collectes est intervenu. Les établissements ont changé de statut. Les Centres de transfusion (CTS), tous indépendants et, pour la plupart, associations loi 1901 sont devenus les établissements français du sang (EFS), structures publiques administrées par l’État.
Le système est devenu plus contraignant pour chaque établissement, mais en contrepartie les pratiques entre les centres ont été harmonisées. Les stocks de sang sont surveillés au niveau national.
Lorsqu’un établissement français du sang ne peut pas prélever durant 48 heures dans sa région en raison, par exemple, de mauvaises conditions météorologiques, un autre établissement pourra l’aider si ses stocks deviennent insuffisants.

Droit-medical.com – Pourquoi y a-t-il moins de dons qu’avant ?

M-C. BourboulIl n’y a pas moins de dons, mais il y a de plus en plus de contre-indications pour être accepté comme donneur. Un nombre croissant de volontaires sont ajournées. Au retour d’un voyage dans pays touché par le paludisme, par exemple, le don sera refusé durant les 4 mois qui suivent.
L’épisode du « sang contaminé » dans les années 80-90 a fait chuter de manière importante le nombre de donneurs. Nous avons eu à faire face à une nouvelle chute de 10 % de ce nombre, en 1997, lors de l’éviction des donneurs anciens transfusés. De plus, alors qu’à cette époque la consommation était stable, elle s’est beaucoup accrue depuis les années 2002-2003.

Droit-medical.com – Comment réussit-on à gérer une situation de crise comme celle que l’on connaît actuellement ? Est-ce un problème financier ?

M-C. Bourboul Une surveillance permanente des stocks est réalisée au niveau national.
Début janvier 2009, par exemple, un véritable « appel au secours » a été lancé puisque les stocks étaient au plus bas. Une très importante campagne de communication a eu lieu (affiches, radios, etc.). Sur Lyon, cet appel a suscité une augmentation des dons de 40 %. La population a été sensibilisée et s’est mobilisée. Il faudrait que cette augmentation du nombre de dons se prolonge dans le temps.

Droit-medical.com – Les autres pays d’Europe sont-ils confrontés au même problème ?

M-C. Bourboul Tous les pays d’Europe sont confrontés au même problème. La France fait même partie des pays qui consomment le moins. Heureusement que notre consommation de produits sanguins n’est pas au niveau de celle des  pays scandinaves, qui ont une demande très élevée. On est toujours à la recherche de produits qui remplacent vraiment le sang, mais a priori rien pour les dix ans qui viennent. On ne peut qu’encourager tous les Européens à donner leur sang. Nous pouvons tous en avoir besoin un jour ou l’autre.
Propos recueillis en collaboration avec Atousante.com

 

 

Don du sang

 

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Commentaires (2)

  • GOIGOUX

    |

    JE SUIS DANS LA FONCTION PUBLIQUE (MAIRIE) DEPUIT 23 ANS MON AGE 50 ANS JE SUIS AGENT DE MAITRISE J’AI EU UN ACCIDENT DE SERVICE CHOC SUR LA TETE EN
    NOVENBRE 2oo8 SUIT A QUOI HERNIE CERVICALE C5 C6 c6 C7 OPEREE DE LA PREMIERE (PROTESE DISCAL )EN JANVIER 2009 PUIS LES DOULEURES ETAIENT TOUJOUR AUSSI INTENSE LE CHIRURGIEN ME FAIT PASSER UN EMG VERDICT NERF COMPRESSE ETAGE C6 C7 REOPERATION LE 27 OCTOBRE 2009 BLOCAGE PART UNE PLAQUE + VIS JE VOUDRAIS SAVOIR SI JE PEUT DEMANDER MA RETRAITE INVALIDITE ET COMBIEN JE TOUCHERAIS MON SALAIRE ACTUEL EST DE 1600 E

    MERCI DE VOTRE AIDE ET DE VOTRE ATTENTION

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  • Constantin

    |

    René Quinton était un savant naturaliste, physiologiste et biologiste français. Il a montré que le sang avaient la même composition que l’eau de mer. En 1897, dans le laboratoire de physiologie pathologique de Marey au Collège de France il réalise avec succès plusieurs expériences sur des chiens en remplaçant le sang par de l’eau de mer.

    Avec la même audace qui lui a réussi dans ses expériences sur les chiens, Quinton va montrer devant un corps médical ébahi que « son » eau de mer peut constituer un grand médicament.
    Pour commencer, il va se faire introduire dans des services d’hôpitaux parisiens où on lui « laisse » utiliser l’eau de mer sur des moribonds.
    Le premier est atteint de typhoïde, en plein coma terminal… on s’attend au décès à tout instant.
    Le second est un suicidaire qui a ingéré de l’acide oxalique. Deux cas désespérés, Quinton intervient et ce sont deux succès thérapeutiques.
    Les médecins, sceptiques mais curieux, ouvrent alors leurs portes à Quinton, d’autant que celui-ci en 1904 publie un « pavé  » de 500 pages où il expose sa théorie marine et ses applications thérapeutiques.
    Il se développe alors un « courant quintoniste » très puissant et l’eau de mer devient une thérapeutique admise et encouragée par de nombreux médecins.

    En cette période de natalité décroissante, des épidémies de choléra infantile et de gastro-entérite des nouveaux nés emportent plus de 100 000 enfants chaque année.
    Essentiellement de toxicose et de déshydratation, pour lesquelles le sérum salé utilisé n’a pas d’action suffisante.
    Pour René Quinton, il faut prendre le problème à bras le corps: il propose la création de « dispensaires marins » où seraient gratuitement effectuées des injections d’eau de mer ( environ 200 ml en sous-cutanée) aux enfants malades.
    Le 26 mars 1907, le premier dispensaire, rue de l’Arrivée est inauguré par un ministre et le directeur de la Santé Publique. C’ est un succès total, et un événement médiatique mondial.
    En quelques mois, un second dispensaire ( capacité : 500 malades par jour) s’ ouvre à Paris, puis à Toulouse, puis à Lyon, puis dans une dizaine de villes, des services hospitaliers se reconvertissent. En Angleterre, aux Etats Unis, en Egypte, le procédé est également mis en pratique.
    La célébrité de René Quinton est à son apogée.

    Le Plasma de Quinton a été introduit dans le VIDAL la première fois en 1937 (le plasma de Quinton était utilisé dès 1904) et pour la dernière fois en 1982 lorsqu’il a perdu son AMM.

    La thérapie par le plasma de Quinton reste historiquement associée aux fléaux sanitaires du début du XXème siècle, particulièrement dans le domaine pédiatrique : choléra infantile (toxicose), athrepsie, maladies gastro-intestinales…
    Dans la première moitié du XXème siècle, de nombreuses études sont menées sur le sujet, notamment par les docteurs Macé, Potocki et Jarricot, ce dernier se consacrant essentiellement à la pédiatrie.
    Plus récemment, les expériences de Quinton sur l’animal on été refaites avec le même succès en 1969 par les docteurs Boudrias et Reynaud du centre de recherche Delalande et en 1974, par une équipe de l’université de Ténérife

    Le plasma de Quinton figurait dans le dictionnaire Vidal jusqu’en 1975 avec pour indications :
    ? Nourrissons : Gastro-entérites, Toxicose, Athrepsie, Anorexie, Eczéma, Traitement prénatal, Prématurés.
    ? Adultes : Anémie, Asthénie, Surmenage, Troubles de la sénescence, Vomissements de la grossesse, Gastro-entérites, Constipation, Dysenteries, Colibacillurie, Tuberculose pulmonaire et externe, Sclérose en plaques.
    ? Gynécologie : infections et congestions utéro-vaginales.
    ? Ophtalmologie-O.R.L. : Coryzas, Rhinites, Sinusites, Aérosols.
    ? Dermatologie : Eczéma, Urticaire, Psoriasis, Prurigo. Lichen, Dermites infectées. Allergies.
    ? Reconstitution de la masse sanguine. Brûlures.
    ? Réanimation. Alimentation artificielle.
    ? Modification favorable du terrain.
    ? Solvant des antibiotiques.

    Ce procédé est tombé dans l’oubli accidentellement ou intentionnellement, pourquoi ? Parce que l’eau de mer est abondante ? Parce que les laboratoires n’ont rien à y gagner ?
    Cessez de nous culpabilisez avec le don du sang, des alternatives existes, moins onéreuses et plus saines.

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