Prise en charge du transsexualisme : du nouveau

Écrit par Marie-Thérèse Giorgio le . Dans la rubrique Variations

Le transsexualisme fait toujours l’objet d’un important « tourisme médical », principalement en Asie, compte tenu du manque de structures de soins dans l’Hexagone susceptibles d’assurer cette prise en charge. Quant au droit français, jusqu’en mai 2010, il se caractérisait par l’absence de toute disposition législative ou réglementaire pour les changements de sexe à l’état civil alors qu’ils doivent bien être entérinés sur le plan juridique. Plusieurs rapports et textes officiels publiés récemment devraient contribuer à améliorer la prise en charge des personnes transsexuelles.

Très peu d’études ont été conduites en France sur le transsexualisme, mais tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit d’un trouble rare puisqu’il ne concerne qu’une personne sur 30 000. Sur le plan national, les seules données disponibles sont les chiffres de réassignation sexuelle fournis par l’assurance maladie (102 en 2006) et la majeure partie des données dont on dispose sont donc européennes ou mondiales. Sa prévalence est toutefois en augmentation, sans doute parce qu’il est davantage exprimé.

Une définition du transsexualisme ?

Le transsexualisme correspond à la conviction d’appartenir au sexe opposé, associé au désir impérieux d’obtenir un changement de sexe, à la fois civil et anatomique.Symboles de l'homme et de la femme aux couleurs inversées
La Cour européenne des droits de l’homme le définit comme le fait pour des « personnes qui, tout en appartenant physiquement à un sexe, ont le sentiment d’appartenir à l’autre » et qui « essaient souvent d’accéder à une identité plus cohérente et moins équivoque en se soumettant à des soins médicaux et à des interventions chirurgicales afin d’adapter leurs caractères physiques à leur psychisme » 1.
Pour la classification internationale des maladies (CIM 10) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la définition du transsexualisme est la suivante : « Il s’agit d’un désir de vivre et d’être accepté en tant que personne appartenant au sexe opposé. Ce désir s’accompagne habituellement d’un sentiment de malaise ou d’inadaptation par rapport à son sexe anatomique et du souhait de subir une intervention chirurgicale ou un traitement hormonal afin de rendre son corps aussi conforme que possible au sexe désiré. »
Le Diagnostic and Statistical Manual (DSM IV) de l’American Psychiatric Association (APA) précise quant à lui que le transsexualisme doit être différencié de l’intersexualité qui s’accompagne de caractéristiques physiques et hormonales telles que le sujet se trouve anatomiquement et physiologiquement entre l’homme et la femme.

On distingue le transsexualisme MtF (Male to Female), et FtM (Female to Male). Le sex-ratio est en faveur de l’homme vers la femme, mais il tend à s’inverser. Il peut se présenter sous forme primaire, c’est-à-dire évoluant depuis l’enfance, ou sous forme secondaire, survenue suite à des évènements douloureux de la vie.
Il ne s’apparente ni à l’homosexualité, ni au travestisme fétichiste qui correspond au plaisir de porter des vêtements de l’autre sexe, bien qu’un travesti fétichiste puisse se transsexualiser secondairement. Le transsexualisme ne doit pas être confondu avec les prémices ou avec une décompensation d’un processus psychotique, schizophrénique ou paranoïaque.

Ce trouble évolue spontanément vers la régression chez l’enfant, il existe parfois une évolution vers l’homosexualité, mais la persistance du trouble est rare. La prise en charge de ce trouble chez l’adulte relève d’équipes pluridisciplinaires se composant de chirurgiens, de psychiatres, d’endocrinologues ainsi que d’autres spécialistes qui évaluent et prennent en charge les patients en demande de changement de sexe.

Des pistes de réflexion et une évolution

Fait suffisamment rare pour le souligner concernant ce trouble, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié en 2009 un rapport intitulé « Situation actuelle et perspectives d’évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France » traitant de l’ensemble de la prise en charge du transsexualisme de l’adulte par le système de santé.
Ce rapport liste les principales étapes de la prise en charge du transsexualisme de l’adulte, en particulier les différents protocoles de soins (traitement médicaux, chirurgie de réassignation) en se référant aux standards de la World Professionnal Association for Transgender Health (WPATH).
La HAS propose que soient constituées des équipes pluridisciplinaires de référence pour la prise en charge des transsexuels, avec participation d’un juriste. Ces équipes de référence existent dans les autres pays d’Europe. En France, elles pourraient être publiques, libérales ou mixtes et interviendraient dans des centres de référence, répartis de façon harmonieuse sur l’ensemble du territoire national. Les centres de référence proposés par la HAS n’ont néanmoins pas reçu un très bon accueil de la part des associations. Cela n’a pas empêché la SoFECT, Société française d’étude et de prise en charge du transsexualisme, d’être créée en juillet 2010. Elle réunit tous les professionnels concernés par la prise en charge du transsexualisme : psychiatres, endocrinologues, chirurgiens plasticiens, urologues, gynécologues, psychiatres, etc.

Peu à peu les mentalités changent à l’égard du transsexualisme. Décision importante, les autorités françaises ont choisi en février 2010 de sortir le transsexualisme des maladies psychiatriques figurant dans la liste des affections de longue durée prises en charge par l’assurance-maladie alors qu’il est toujours intégré dans les troubles mentaux à la fois dans la CIM 10 et dans le DSM IV. Jusque-là, la prise en charge financière des soins s’effectuait sur la base de l’affection de longue durée (ALD) de la catégorie 23, affections psychiatriques de longue durée, du code de la Sécurité sociale. Cette admission en ALD 23 était souvent vécue comme stigmatisante par les personnes transsexuelles. Le décret 2010-125 du 10 février 2010 a donc supprimé les troubles de l’identité de genre des critères d’admission des affections psychiatriques de longue durée.Laisser s'exprimer le sexe opposé qui est en soi
Cette mesure ne devrait pas affecter la prise en charge des patients puisqu’ils pourront bien l’être dans les mêmes conditions, mais au titre de la 31e maladie (affection de longue durée hors liste).

Autre élément intéressant qui montre que la réflexion suit son cours sur le sujet au sein des différentes administrations, le travail réalisé sur la prise en charge du transsexualisme chez les personnes incarcérées. Après avoir été saisi par des détenues sur les difficultés rencontrées pour la prise en charge de leur transsexualisme, le contrôleur général des lieux de privation de liberté a émis un avis dans lequel il formule des recommandations pour améliorer l’information pour la prise en charge médicale à long terme et l’accès aux soins spécialisés en dehors des établissements pénitentiaires. Cet avis parle aussi des moyens pour préserver l’intégrité physique de la personne au sein de l’établissement sans nécessairement l’isoler des autres prisonniers.

Vers un État civil moins strict

Enfin, il n’est pas possible d’aborder le sujet du transsexualisme sans évoquer la question du changement d’état civil. Le système a, pendant longtemps, reposé uniquement sur une construction jurisprudentielle fondée sur deux arrêts rendus le 11 décembre 1992 par la Cour de cassation2. Ces deux décisions ont marqué un revirement de jurisprudence, l’assemblée plénière de la Cour de cassation admettant la modification de l’état civil d’une personne sous réserve que quatre conditions cumulatives soient remplies : le syndrome de dysphorie de genre doit avoir été constaté médicalement ; l’intéressé doit adopter le comportement social du sexe désiré ; la personne doit avoir suivi un traitement médico-chirurgical ; une expertise judiciaire doit constater le changement de sexe.
La notion de traitement médico-chirurgical visée par cette décision a été entendue comme exigeant l’ablation des organes génitaux d’origine et leur remplacement par des organes génitaux artificiels du sexe revendiqué (opération de réassignation sexuelle).
Mais dans la circulaire de la DACS nº CIV/07/10 du 14 mai 2010 relative aux demandes de changement de sexe à l’état civil, la ministre de la justice et des libertés indique aux parquets et aux parquets généraux qu’ils peuvent désormais donner un avis favorable aux demandes de changement d’état civil « dès lors que les traitements hormonaux ayant pour effet une transformation physique ou physiologique définitive associés, le cas échéant, à des opérations de chirurgie plastique (prothèses ou ablation des glandes mammaires, chirurgie esthétique du visage, etc.), ont entraîné un changement de sexe irréversible, sans exiger pour autant l’ablation des organes génitaux ».
Cette circulaire précise également qu’il ne faut recourir aux expertises « que si les éléments fournis révèlent un doute sérieux sur la réalité du transsexualisme du demandeur ». Dans tous les autres cas, l’avis se fonde « sur les attestations et comptes rendus médicaux fournis par le demandeur à l’appui de sa requête, qui engagent la responsabilité des praticiens les ayant établis ».

Les procédures médicales et administratives de prise en charge du transsexualisme qui avaient cours jusqu’à ces dernières années n’ont souvent pas satisfait patients ou médecins. Les dysfonctionnements qu’elles ont engendrés et l’impression d’inégalité territoriale face aux instances judiciaires ont même pu être perçus comme la conséquence d’une position morale désuète aux yeux de nombreux citoyens. L’année 2010 semble marquer un tournant politique à l’égard du transsexualisme. Reste à savoir s’il ne s’agit que d’une manoeuvre sans lendemain ou d’un changement profond de société…

 


1- CEDH, 17 octobre 1986, REES contre Royaume-Uni, série A, nº 106

2- Pourvoi nº 91-11900 et pourvoi nº 91-12373

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Commentaires (6)

  • DOUCHET

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    Bonsoir
    Sur un site tel que « Droit Médical », il me semble un peu approximatif de réduire la question de la Transidentité (et non du transsexualisme, ça n’a rien à voir avec la sexualité) à une dimension médicale.
    Bien au contraire, il s’agit D’ABORD (et pratiquement uniquement) d’une question de DROIT, et plus précisément de Droits de l’Homme, le tour de cette question ayant été fait de façon complète par le Commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Thomas Hammarberg, dans sa publication de Juillet 2009 « Droits de l’Homme et Identité de Genre » (*)
    En particulier, lorsque vous parlez de « tourisme médical », expression à connotation largement péjorative, il faut être conscients que:
    d’abord celui ci n’existe que parce que les « transsexuel(le)s » dans leur grande majorité, n’ont aucune confiance dans le système mis en place en France, et en particulier du fait de la quasi négation de leur DROIT au choix de leur praticien, tel qu’il est pourtant défini sans équivoque dans la Loi, que ce soit le Code de la Santé Publique ou celui de la Sécurité Sociale.
    Le fait que ce droit soit bafoué et que le « traitement » du « transsexualisme » soit confisqué par quelques équipes autoproclamées officielles, dont la compétence est très largement mise en doute par une très grande majorité de « trans » fait que ceux/celels qui en ont LES MOYENS et qui désirent aller jusqu’à l’opération préfèrent aller bénéficier d’une chirurgie auprès de praticiens étrangers reconnus et compétents (Thaïlande, Belgique, Canada, etc…)
    Ensuite, le fond du problème est d’ordre administratif, juridique, et donc politique, puisque ce n’est que parce qu’ils/elles sont OBLIGE(E)S jusqu’à présent, d’aller jusqu’à l’opération pour obtenir une existence (i.e. des papiers d’identité) légalement conforme à ce qu’ils/elles SONT, qu’un certain nombre de « trans » vont se faire opérer « ailleurs ».
    Par ailleurs, vous évoquez la circulaire de la DACS de Mai 2010, mais il faut bien être conscients qu’en l’absence de textes législatifs ou/et réglementaires créant du DROIT, un certain nombre de petits juges de TGI, voire de Cours d’Appel, imbus de leurs prérogatives (et forts de l’absence de textes) considèrent cette circulaire comme chiffon de papier.
    L’exemple récent du cas de Delphine Ravisé Giard, à Nancy, est là pour en rémoigner.
    En résumé, l’approche politique est fondamentale (voir les recommandations d’Hammarberg), l’approche médicale ne constitue en fait que des « détails techniques », mais ceux qui veulent sauvegarder leur pré carré, ont intérêt à tout mettre en oeuvre pour bloquer toute évolution juridique qui est pourtant réclamée par l’immense majorité des personnes transidentitaires.

    (*) https://wcd.coe.int/com.instranet.InstraServlet?command=com.instranet.CmdBlobGet&InstranetImage=1692292&SecMode=1&DocId=1458356&Usage=2

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  • Delphine2612

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    Votre article est intéressant car il apparaît qu’une (très légère) évolution se fasse dans le milieu médical.

    Pour mieux comprendre le sujet et surtout comprendre les souhaits des personnes trans (SVP ne parlez plus de transsexuel(le)s, de transsexualisme, termes archaïques du siècle dernier et dignes des dinosaures, mais de personnes transidentitaires, voire de transgenres ou de trans, je ne peux que vous conseiller de lire en détail le document suivant et en particulier les 12 recommandations données par M. Thomas HAMMARBERG, Commissaire des Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe :
    https://wcd.coe.int/com.instranet.InstraServlet?Index=no&command=com.instranet.CmdBlobGet&InstranetImage=1692292&SecMode=1&DocId=1458356&Usage=2

    Si vous le désirez je peux vous communiquer par mail les coordonnées d’un éditeur chez qui je viens de publier un livre complet sur ce sujet.

    Cordialement

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  • sts67.org

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    Une définition du transsexualisme ?
    C’est la conséquence inévitable de la politique de ségrégation de genres, la politique de diviser l’humanité en deux groupes de droit inégal, en fonction d’une simplification de l’apparence de l’entrejambe de naissance. « Le transsexualisme » n’est rien de plus que l’incompréhension de l’identité de genre de la part du corps médical, qui confond le sexe (ce qui est entre les jambes) et l’identité de genre (ce qui est l’ensemble du ressenti sexué).
    Les Principes de Jogyakarta1 (Indonésie), application de la législation internationale des droits humains en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre, rappellent que :

    « l’identité de genre est comprise comme faisant référence à l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance, y compris la conscience personnelle du corps (qui peut impliquer, si consentie librement, une modification de l’apparence ou des fonctions corporelles par des moyens médicaux, chirurgicaux ou autres) et d’autres expressions du genre, y compris l’habillement, le discours et les manières de se conduire ».

    Dans son document thématique2 à ce sujet, le Commissaire aux Droits de l’Homme au Conseil de l’Europe indique que les droits fondamentaux des personnes transgenres doivent être pleinement respectés. Ceci a été soutenu par Navi Pillay3, Haut-commissaire aux droits de l’homme aux Nations Unies. Le corps médicale français ne respecte pas ces droits, et ainsi, ne respecte pas son propre code de déontologie.
    Le document du Conseil de l’Europe a pourtant été adopté en tant qu’élément clef des recommandations du Parlement Européen4 soutenu par la recommandation du Comité des Ministres au Conseil de l’Europe.5
    En France aucune législation existe pour protéger les personnes transgenres, les personnes qui n’adhèrent pas à l’idéologie de la ségrégation des genres en fonction du sexe, des violences quotidiennes6, ni de la discrimination à tout niveau, que ce soit dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation ou du marché de l’emploi, ce qui conduit bien entendu à l’inévitable marginalisation de ces personnes, dont trop peu parviennent à s’extirper. La législation française7 n’aborde même pas le sujet, et elle ignore les recommandations de la FRA .8
    Les personnes transgenres en France, dont le nombre pourrait être entre 300 000 et 500 000 personnes9, n’ont aucune reconnaissance juridique, ni aucune protection contre les crimes de la haine, contrairement à d’autres pays européens10(la législation écossaise qui protège les personnes transgenres des crimes de la haine) elles sont toujours soumises à des stérilisations et divorces forcés11 afin que leur identité soit reconnue et il est plus que temps de légiférer sur cette question.
    Ce refus de reconnaissance des personnes transgenres de la part des autorités politiques est tellement extrême qu’une partie de cette population est poussée au suicide 12.
    D’autres sont psychiatrisées sans raison, afin d’obtenir de « normaliser » chirurgicalement leur corps afin d’éviter les discriminations qui proviennent de la doctrine de l’homme et la femme. (Doctrine dans laquelle ils ne s’inscrivent pas suffisamment aux yeux de l’Etat, et donc aux yeux des administrations et de la société).
    D’autres encore sont simplement incapables de s’intégrer socialement, du fait que leur identité » de genre se trouve en dehors des définitions « d’homme ou femme » imposées, est tout simplement ignorée, niée (ou plutôt reniée) le plus légalement du monde.
    Il n’y a aucune pathologie, seulement un terrible refus de reconnaissance sociale et identitaire, étayé par une inadmissible inégalité de droits.
    1 http://www.yogyakartaprinciples.org/principles_fr.pdf
    2 https://wcd.coe.int/ViewBlob.jsp?id=1498499&SourceFile=1&BlobId=1561633&DocId=1458356
    3 http://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/GenderIdentity.aspx
    4 http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-2010-0232+0+DOC+XML+V0//FR
    5 https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1606657&Site=CM
    6 http://194.30.12.221/fraWebsite/attachments/FRA_hdgso_report_Part_2_en.pdf Hate crimes against transgender people ; p114
    7 http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018877783
    8 http://www.equineteurope.org/hdgso_part2_summary_fr.pdf
    9 http://www.gires.org.uk/assets/Medpro-Assets/GenderVarianceUK-report.pdf (p19 ; l’étude est basée sur la population britannique, équivalente en nombre à celle de la France).
    10 http://www.scottish.parliament.uk/s3/bills/09-AggPrej/index.htm
    11 http://commissioner.cws.coe.int/tiki-view_blog_post.php?postId=75
    12 http://www.transidentite.fr/fichiers/ressources/Enquete_jeunes_trans_HES_MAG_avril_09.pdf

    D’autres informations sur le site http://www.sts67.org

    Répondre

  • jessie

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    Cela n’a pas empêché la SoFECT, Société française d’étude et de prise en charge du transsexualisme, d’être créée en juillet 2010. Elle réunit [s]tous[/s] les professionnels concernés par la prise en charge du transsexualisme : psychiatres, endocrinologues, chirurgiens plasticiens, urologues, gynécologues, psychiatres, etc.

    ceci est plus qu’une aproximation, la sofect a bien été créée en 2010, ne regroupe pas « TOUS » les professionnels (comme cette association aimerait bien que se soit le cas), mais uniquement ceux qui se sont érigés en équipes « officielles », au mépris de la liberté de choix des praticiens, au mépris de la liberté de choix de son établissement de santé, droits qui sont pourtant inscrit dans les lois de notre pays, tant dans le code de déontologie des praticiens, que dans le code de la santé publique.

    je rappellerai que cette association exerce des pressions, sur les praticiens qui ne sont pas dans leur réseau pour qu’il ne suivent pas les patientEs « trans », d’ailleurs ils ne recconnaissent pas les compétences des praticiens qui ne font pas parti de la sofect.
    « pour intégrer notre protocole, en vue d’une prise en charge chirurgicale, il vous faut « OBLIGATOIREMENT » passer une évaluation psychiatrique « uniquement » par un psychiatre de notre équipe, et que votre dossier soit accepté par notre commission, si elle accepte votre prise en charge chirurgicale pourra débuter, si elle le récuse, aucune prise en charge ne sera possible au sein de notre équipe », ce qui en dit long sur les pratiques.

    pour le reste je ne peux qu’approuver les interventions précédentes.

    Répondre

  • Francine Léveillée

    |

    Je me nomme Francine Léveillée
    J’ai de la difficulté avec l’appellation transsexuelle…
    J’aime mieux l’appellation trans, car ça n’a pas de connotation de genre.
    Je suis bien une personne trans d’identité féminine évidente, pas une personne qui pour gagner sa confiance, exige d’être modifiée d’apparence physique en se conformant aux standards établis, décrits et influencés par la société, que je considère désuets.
    Je suis une personne trans MtF canadienne.
    Non reconnue légalement femme et préférablement sans genre.
    J’aime mieux me faire appeler par mon nom.

    Je me suis investie 20 ans en thérapies et groupes de soutien, suite à des distorsions dans mon couple de cette époque et eu trois conjointes. J’ai évoluée dans ma vie à assumer qui je suis en touts lieux 24/24, 365 jours par année!

    Je suis aux prises avec le système de santé désuet en place qui injustement considèrent comme des cas psychiatriques, tout ce qu’ils ne comprennent pas, cé simple!
    À cause de procédures désuètes, qui ne désirent pas en changer une miette car tout ce qu’ils leur importent cé de revenir chez eux pénards après une journée coolos du boulot, sans même prendre en compte que des gens autours d’eux vivent plus librement leur mode de vie, par conséquent plus selon des barèmes stigmatisants, aliénants et désuets que cette société m’impose.

    Pour une simple demande d’aide en état de crise émotionnelle, suite à des intimidations, et transphobie etc. partout dans ma localité.
    À cause de ça je suis sans emploi, je me tiens hors de touts groupes, sauf de tricot et d’un groupe trans.
    J’ai perdue la majorité de mes amis, car en temps de crises non traitées et sans le support adéquat d’un suivi thérapeutique.
    J’ai crus bon de porter plainte aux autorités qui eux-mêmes suivent les directives des lois en vigueurs, mais ce n’est que peine perdue.

    J’ai eu des comportements incontrôlables « black-out » d’ordre violant, suite à des refus de d’admissibilité aux CLSC (centre local de services sociaux) de ma localité.

    La résultante aujourd’hui, c’est que je suis interdite de me présenter et de recevoir des services du CSSS de Laval, et que pour avoir une reconnaissance de mon identité, je dois me faire opérée.

    Répondre

  • Francine Léveillée

    |

    Ce que je me pose comme question, c’est comment puis-je prendre part à cette société dont je fais parti quand :
    •Depuis le début de ma transition j’ai fais face aux limites des ressources des CLSC, des lignes d’écoute et de mes professionnels traitants, à me faire référer à des endroits adéquat au sujet de troubles du comportement, dépressions…

    •Le CSSS m’interdit l’accès aux services des CLSC

    •Quand la notion de payer pour des services en cours de transition m’empêche de la poursuivre, pour raison que je suis sur l’aide sociale et d’incapacité médicale présentes à accéder un emploi.

    •À chaque fois que je dois montrer mes pièces d’identités, on me nomme par mon ancien nom, même qu’avant de ce faire je me suis identifiée comme personne trans d’identité féminine en transition apparente.

    •Quand aucun palier gouvernemental ne répond à mes observations, demandes et plaintes que je leur adresse.

    •Quand où je demeure, je suis obligée de faire appel à la régie du logement pour non respect à la vie privée par des visites de logement non justifiés que je refuse et que je me sens perturbée par la transphobie, le harcèlement, la discrimination et l’intimidation par mes voisins. Deux plaintes de ma part contre le propriétaire ont été reçues par la régie et considérées comme situation urgente depuis juin 2011

    •Quand je suis sur un programme insertion en emploi comme stagiaire non payée par l’employeur, je me fais dire par la responsable de stage après quelques jours suite à l’absence de l’intervieweur à l’entrevue, qu’il n’était pas au courant qu’il lui était présenté un homme déguisé en femme pour faire du ménage dans son centre de beauté! Bleurk….

    •Quand je me rends dans un CLSC ou que j’appelle une ligne d’écoute pour prévenir une possibilité suicidaire, la loi P-38 est appliquée, ils prennent toutes les informations pour me criminaliser, sans écoute de compassion pour m’aider à reprendre mes esprit en état de crise émotionnelle, de toute façon, l’accès aux centres de crise m’a été interdit, pour manque de coopération de ma part! en état de crise ! La police est appelée, je suis conduite en psychiatrie pour « évaluation », j’en ressors 2-3h après sans ressource et ils me conseillent de retourner chez moi avec une liste des ressources pour personnes itinérantes. Une fois m’y étant rendue par mes propres moyens, je me rends compte qu’ils ne sont nullement équipés pour personnes en crise.

    •Quand on me dit gros comme le bras que toutes personnes sont respectées dans leur intégrité dans les « centres de jour de réinsertion sociale », les organismes d’aide à la réinsertion sociale, les institutions de formation professionnelles et les entreprises d’insertion sociale, on me considère comme « un » imposteur jusqu’à temps que je puisse leur démonter une identité légale en conformité avec le registre de l’état civil qui m’exige d’être opérée pour avoir une reconnaissance de ce que je conçois être!!!

    •Quand en publique on me considère comme une mascotte, une travailleuse du sexe et qu’à touts moments on veut me prendre en photo, qu’on me pose des questions sur mon anatomie, mon allégeance sexuelle, je me sens perturbée par la transphobie, le harcèlement, la discrimination, l’intimidation et des agressions policières quand je fais affaire avec eux pour en être protégée!!!… non! je ne suis pas à vendre et encore moins une personne publique. J’ai perdu la maitrise de mon comportement à plusieurs reprises.
    Car mon nom est Francine, il n’y rien d’autre à savoir pour ces gens que je ne croiserai que quelques minutes dans ma vie, qu’ils ne sont pas intimes ou bien seulement des connaissances.

    ________________________________________
    Question prédominante :
    Puis-je exister et vivre conformément à ce que je conçois être sans avoir à me travestir en homme tant que je n’ai pas été contrainte par une opération qui mène à la stérilité m’enlevant le droit à ma continuité générationnelle naturelle, pour avoir le privilège de contribuer à la productivité de cette société aux croyances et aux standards établis, décrits et influencés par la société, que je considèrent désuets.?
    Pour l’instant non! Je suis confinée et réduite à des activités de survivance en fonction des limites de cette société : Atelier de tricot, groupe pour trans et rendez vous médicaux.

    Y a-t’il autre chose à faire que d’attendre sur l’aide sociale, ne me sentant pas incluse ni respectueusement appréciée, que les gens trans se mobilisent concrètement pour leurs droits de vivre et d’exister pour contribuer à cette société?
    Car moi seule je n’y peux rien, je me sens impuissante devant ça…

    Complément d’information sur les soins appropriés aux personnes trans :
    http://www.paulinepark.com/index.php/2011/11/transgender-health-care-10-simple-rules-for-providers-to-consider/

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