Les médecins hospitaliers slovaques vont gagner plus

Écrit par Radoslava Dvorska le . Dans la rubrique Presse

En décembre 2011, une majorité de médecins hospitaliers slovaques avaient signé leur lettre de démission afin d’aller exercer hors des frontières de leur pays. Ils en étaient arrivés à cette extrémité suite à un bras de fer avec leur gouvernement qui refusait d’augmenter leurs salaires, bien qu’ils soient particulièrement bas, vestige d’une époque où la santé d’État fonctionnait sur un modèle propre à de nombreux pays de l’Est.
Si certains ont estimé qu’une telle attitude n’était pas compatible avec la déontologie médicale, d’autres ont compris que la situation dans laquelle se trouvaient ces praticiens sous-payés n’était pas favorable à la qualité des soins et pouvait engendrer des dérives incompatibles avec un système de santé performant. Face à la détermination des praticiens, prêts à s’expatrier en République tchèque dont la langue est proche et les rémunérations plus élevées dans les établissements de soins, le gouvernement slovaque avait fini par signer un accord visant à revaloriser leurs salaires.

Chirurgie ambulatoire slovaque

Alors que les médecins hospitaliers avaient vu leur rémunération augmenter dès janvier 2012, puis en juillet de cette même année, leurs syndicats continuaient à discuter avec le ministre de la Santé, Zuzana Zvolenská, pour finaliser la loi devant entrer en vigueur en août 2013 pour garantir la pérennité de l’accord. Un compromis vient d’être trouvé et ce sont 30 millions d’euros par an sur le budget national qui serviront à revaloriser les salaires dans les années à venir. En janvier 2014, le salaire de base d’un médecin hospitalier s’élèvera à 2,1 fois le salaire moyen slovaque qui s’élevait à 800 € en 2012. En 2015, après une nouvelle augmentation, il sera de 2,3 fois le salaire moyen.

Début 2011, ce sont les médecins hospitaliers tchèques qui avaient obtenu une augmentation comprise entre 200 et 320 € du salaire mensuel des praticiens hospitaliers, salaire dont la moyenne, heures supplémentaires comprises, s’élevait à 1 977 € par mois à cette époque. Eux aussi avaient choisi de démissionner en très grand nombre en vue d’aller exercer à l’étranger, obligeant les établissements de santé à suspendre les programmes opératoires.

Même si le niveau de rémunération n’est pas toujours à l’origine des flux migratoires de médecins, des praticiens ne se contentent pas de menacer de quitter leur pays, ils le font. « Parmi les 6 053 médecins nouvellement inscrits au cours de l’année 2011, 27 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme obtenu hors de France », d’après le Conseil national de l’ordre des médecins français et son atlas 2012 de la démographie médicale. Il est intéressant de noter que ces praticiens choisissent plutôt une activité salariée dans des communes qui ne sont pas considérées comme déficitaires. Quitte à s’expatrier, autant le faire dans de bonnes conditions.

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